En présence de FREDERIC JAGER, JENNY JACOTTET, THIERRY VEZON, et du Haras National d’Uzès : 

Vernissage jeudi 18 avril 2024 à 18 h

Galerie Véronique Nocquet

 

LES CHEVAUX CELESTES

 

 

Le mot ANIMALITÉ s’est imposé à moi naturellement pour donner le ton à cette saison 2024, dans le prolongement du thème végétal exploré en 2023. La nature est notre fil rouge et notre pilier, source d’inspiration du geste. Prisme universel et essentiel de nos vies.

Rien ne semblait plus évident que d’initier cette programmation par un hommage au cheval, symbole poétique et mystique de notre lien à la nature.

Chez les peuples anciens, on dit qu’il nage ou vole.
Divinité de la terre, de l’eau et de l’air à la fois. Il est l’attribut de Poséidon, créé par son trident. Aussi léger qu’un oiseau sous les traits de Pégase. Il tire le char du Soleil d’Apollon et apporte la lumière sur le monde.

Les chevaux célestes sont les statues fières de notre liberté intérieure, notre esprit souverain, notre lucidité comme vertu.
Débarrassons-nous des chimères !

Le hasard de la vie a mis sur mon chemin 3 artistes qui ont su capturer l’essence même de la liberté, de la puissance et de la grâce.

Le Pégase ailé et autres chevaux fougueux de Frédéric Jager transportent notre âme vers le ciel.

Les chevaux légers de Jenny Jacottet nous entrainent en apesanteur dans une danse sans fin.

Les photographies oniriques de Thierry Vezon dissolvent la limite entre la terre, la mer et le ciel.

Nous aurons lors de ce vernissage le plaisir aussi d'accueillir Philippe Roche, maître sellier-harnacheur et référent patrimoine au Haras national d'Uzès.

 

 

FREDERIC JAGER 

Invité d'honneur

 

Il est l’un des très grands sculpteurs français de notre temps.

Sa main est, aujourd'hui plus que jamais à l'heure de la maturité, celle d'un vrai sculpteur qui n'a pas besoin de se réfugier dans l'abstraction pour dissimuler ses faiblesses.
Il a le don de nous faire oublier la technique, tant ses créatures plus vraies que nature, transcendées par ses rêves, nous apparaissent célestes.
Perfectionniste, Frédéric Jager réalise la finition de ses bronzes, le ciselage et la patine.
Chaque ligne explose de vie, jusqu’à ces veines à fleur de peau.

Dans le regard vif du sculpteur, son apparente désinvolture, on devine la marque du talent, de la poésie, de l'espoir.
L’audace lui colle à la peau, comme le caractère sauvage à celle des chevaux.
Une insoumission que l’on retrouve dans ses œuvres.
Ses chevaux, même au repos, semblent prêts à partir au galop, lancer un antérieur ou encore à secouer la tête. Mais le plus souvent, ils se cabrent sauvagement.
Ils semblent figés dans leur mouvement pour l’éternité. Une relation fusionnelle entre le créateur et l’animal.
Il y a chez lui du Géricault, Caravage, Michel-Ange ou encore Rodin. Ils sont pour lui source d’inspiration et de grand respect.

Le « palmarès » de ce Jurassien est vertigineux.
Des commandes publiques d’œuvres monumentales à Maison Laffitte avec son cheval grandeur nature en bronze « Chaconne » ou la « Fontaine aux 3 chevaux » grandeur nature destinée au Musée Vivant du Cheval de Chantilly, les 2 statues équestres ornant le portail du Haras National de Besançon jusqu’aux grandes maisons telles que HERMES, NINA RICCI, porte-parole du luxe et de l’élégance française, nombreux sont les commanditaires qui ont fait appel à son talent.

Son œuvre n’est jamais copie mais création racée, fusionnelle, intime, intemporelle. Une vision intérieure. Frédéric Jager ne s’enferme pas dans un espace-temps.
Ce secret a pour nom « Équilibre ». Ses références au classicisme ne sont que prétexte à l’expression d’une force de vie.

L’influence du numérique ou l’hommage à Cervantès
 Frédéric Jager explore tous les terrains, utilisant parfois le plexiglas comme support de photos-montage. Ses ciels ponctués de nuages d’où émergent des silhouettes de chevaux jouent à répondre à la demande de Don Quichotte à Sancho : trouver un peintre représentant son bouclier. Un hommage au génie romanesque de Cervantès qui joue avec le paradoxe et l’illusion. Dans cet univers virtuel, le cheval acquiert une nouvelle dimension céleste, oscillant entre créature mythologique et surnaturelle.

Nous présenterons une sélection diversifiée d’une dizaine de bronzes, un plâtre géant de « La Chaconne «, ainsi que des bas-reliefs, illustrations et gaufrages, à l’image de ce touche-à-tout autodidacte surdoué qui a su préserver son âme d’enfant.

Émerveillez-vous !
 

 

JENNY JACOTTET

 

D’un côté la terre et la pesanteur, de l’autre l’acier et la souplesse. Les sculptures de Jenny Jacottet semblent prêtes à danser, à bondir, à voler. Elle travaille avant tout sur la vie, sur ces instants éphémères exprimés par les corps. Ses œuvres nous projettent dans un monde d’élégance et de poésie.

La recherche plastique de Jenny Jacottet évite le chemin de la narration. Pour cela, elle procède à un lent travail qui alterne construction et destruction, assemblage et désassemblage, collage et découpage.
Un subtil jeu s’installe entre le plein et le vide, la présence et l’absence jusqu’à l’état de grâce.

Pour réaliser ses œuvres, Jenny Jacottet associe métal, soudure et argile. Certaines parties de ses sujets sont réalisées à la terre cuite grâce au raku, technique japonaise ancestrale d’enfumage de la terre. Puis elle imagine le reste des formes qu’elle achève avec du métal.

Pour Jenny Jacottet, le cheval, symbole de liberté et de légèreté, est le seul animal qui puisse dégager une telle richesse d’expressions. Ses attitudes expriment tantôt la force et le déchaînement, tantôt la fragilité, l’élégance et le pas des danseurs. Fortement inspirée par ces derniers, elle cherche à saisir dans la matière les mouvements évanescents du corps. Sa sculpture devient ainsi une silencieuse expression de l’instabilité de l’existence.

 

THIERRY VEZON

 

Thierry Vezon, compte parmi les grands photographes naturalistes. Son terrain de chasse est la nature sauvage camarguaise, d’où il extrait de véritables tableaux.

Quel meilleur symbole que le Crin Blanc de notre imaginaire collectif pour évoquer cette terre humide jamais domestiquée? Le cheval sauvage de Camargue nous ramène souvent à des souvenirs d’enfance, nos découvertes de grands espaces marécageux et notre émotion devant la force et la noblesse de ces chevaux au galop. Leurs crinières se confondent dans l’écume de nos rêves.

C’est toute la légende du territoire que l’oeil toujours aux aguets de Thierry Vezon nous invite à partager. Photographe indépendant résidant dans le Gard, Thierry Vezon se consacre à la photo nature depuis 2004. Spécialisé dans la photographie de faune et de paysages, il consacre de très longues heures à l'affût, toujours dans le respect de la nature.

« Pendant 10 ans, j’ai survolé la Camargue en ULM et plus particulièrement les Salins qui prennent l’été des couleurs exceptionnelles. Mon regard s’est aiguisé et concentré sur des détails picturaux, des créations éphémères. Une série de photographies est née de la vision de cette alchimie entre différents éléments – l’eau, l’air, le sel – qui livrent à la surface de ce monde aquatique d’incroyables tableaux abstraits dignes de Rothko, Mondrian ou Zao Wou Ki.
Plaisir de composer, de déclencher, de révéler ces merveilles graphiques, de jouer avec ces étonnantes couleurs et le relief.
La force de l’abstrait, c’est la subjectivité, le rêve, où se mêlent formes, couleurs, lumières, textures, flux, mouvement…

Membre en 2015 du jury international du prestigieux concours The Wildlife Photographer of the Year, certainement le plus grand concours de photos nature du monde, il enchaine les prix dans les nombreux festivals naturalistes.
Une exposition qui invite à ralentir, à aiguiser son regard et admirer la beauté, celle de la nature à respecter, cette du créateur qui s’en inspire et fait corps avec elle. Notre rapport au vivant est essentiel.

 

HARAS NATIONAL D'UZES

 

Dans le cadre du vernissage du 18 avril, nous aurons le plaisir d'accueillir Philippe Roche, maître sellier-harnacheur et référent patrimoine au Haras national d'Uzès. Philippe Roche partagera son expérience unique et témoignera de l'artisanat ancestral entouré de harnais et de selles, mettant ainsi en lumière les savoir-faire traditionnels.

Le Haras national d'Uzès, en plus de sa vocation équestre, est un lieu d'enseignement et de transmission. C'est avec honneur que nous vous invitons à découvrir ces artisans rares qui perpétuent l'art de façonner ces objets comme de véritables œuvres d'art.