Sophie Lavaux

Sophie Lavaux fait corps avec la nature sauvage.

C’est en parcourant les paysages volcaniques de la Réunion où elle a grandi qu’elle a nourri sa fascination pour la matière minérale. Le désir de fusion avec la nature s’empare des éléments organiques pour devenir sculpture. Le feu de la terre inspire ainsi sa création et la guide naturellement au fil de ses rencontres, vers la céramique, reproduisant ce geste ancestral. « Je reste émerveillée devant la force de la vie sur terre : douceur, grandeur, fureur, fusion, eau, feu, glace. Autant d’éléments et de sensations qui nuancent mon travail sur La matière. J’utilise le plâtre, le grès, la porcelaine pour façonner ma relation avec la nature…»

Sa passion pour la nature s’est exprimée tout d’abord dans l’illustration. Auteur de livres pour enfants et d’un remarquable ouvrage sur la botanique et la géologie, Sophie Lavaux s’est affranchie de l’observation pure des coraux, coquillages et lichens pour se consacrer à la création d’un univers onirique, horizontal, organique, hommage à la nature. Transcender le réel pour mieux se l’approprier, inventer son propre langage.

“Du fond des océans aux sommets des montagnes, les paysages de mon enfance étaient grandioses. J’ai toujours éprouvé le besoin de transcrire toutes ces structures et ces couleurs, gravées dans ma mémoire et qui servent mon inspiration”. Elle apprivoise puis s’approprie les espaces par de véritables installations d’œuvres monumentales, flottant tels des nénuphars au milieu de bassins calmes, insufflant vie et poésie à l’architecture, tel un monde suspendu. Élégance de la mise en scène. Métaphore du vivant.

Ces sculptures de grès ou de porcelaine non émaillées, sensuelles, délicates et raffinées, sont l’expression d’une sensibilité très féminine. « On ne peut qu'être émerveillé par la force de la vie sur terre et pourtant on observe que dans nos sociétés, l'homme est souvent éloigné de son lien à la Nature, à l'Univers. A travers mon travail, je tente de rapprocher, redécouvrir et réinventer un paysage extraordinaire… » Sophie Lavaux donne vie à la matière. Les fines lamelles assemblées, les imperfections travaillées nous apparaissent plus vraies que nature. « Cela est provoqué par la cuisson en réduction, indique-t-elle. À 1 280° degrés, je ferme la cheminée pour priver le four d’oxygène. C’est alors la flamme qui va chercher l’oxygène à l’intérieur de la matière, donnant une teinte plus ou moins froide ou chaude à la couleur ».

Merci Sophie Lavaux de nous permettre d’accueillir dans nos maisons ces magnifiques hymnes à la nature !

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