Aude Lavenant
Posté par véronique nocquet leAude Lavenant appartient à cette génération d’artistes qui élève la céramique au rang d’art, en fusionnant savoir-faire ancestral et nouvelles technologies. La découverte de l’imprimante céramique 3D en 2019 lui a ouvert de nouveaux horizons, élargissant le champ des possibles à cette discipline millénaire.
Aude Lavenant est une équilibriste.
Photographe depuis des années, elle est passée de l’image au travail du volume dans sa contemplation du corps humain, thème essentiel de sa pratique initiée lors de ses études aux Beaux-Arts de Paris. Les subtilités et la fugacité du mouvement inspirent sa sculpture céramique.
Le corps, la danse et l’écriture chorégraphique ont été l’objet de son travail photographique depuis plusieurs années. La céramique lui permet de trouver un nouveau langage formel qui s’en inspire. Il parle implicitement des forces à l’œuvre d’un corps en mouvement, de sa gravité, de sa densité, de sa chute et de son élévation.
Ce langage du geste guide sa main telle une danse improvisée et poétique dans un univers abstrait.
Figer dans l’objet ce fragment espace-temps…
Ainsi la terre dans ses mains se déroule comme par magie en un long fil qui s’étire jusqu’au point de rupture.
Mais son acte créatif, même s’il est nourri par l’intuition, est parfaitement maitrisé et orchestré. La fusion du protocole et de la furtivité du mouvement donne alors naissance à des créations singulières et sensuelles.
LA MATIÈRE
L’argile devient dans ses mains un matériau fascinant, oscillant entre une pâte malléable et un objet solide. Car il faut savoir l’écouter et respecter son temps.
« J’ai une affinité particulière pour l‘argile. C’est un matériau noble qui peut prendre différentes teintes selon la nature et l’origine du sol où elle se trouve. J’apporte une grande attention aux terres que j’utilise. Je les mélange. J’ajoute parfois du sable ou de la chamotte. Ma terre de prédilection est la Porcelaine que je mets en relation avec des grès noirs, gris ou roux.
La terre cuite a, pour moi, une grande similitude avec la peau. Je n’aime pas l’idée de la recouvrir totalement. Pour moi, une pièce totalement émaillée ne respire pas. Ne vibre pas. Au moment de l’émaillage d’une pièce, il m’importe de conserver des espaces « nus » sans émail. Je cherche à créer des rapports dynamiques, des interactions, entre les surfaces brutes et émaillées. »
UNE FORME : LE TUBE
Le tube est un élément récurrent dans ses sculptures. Il est empreint d'une esthétique à la fois organique et structurelle. Fil rouge de son vocabulaire plastique, il est aussi métaphore du souffle. Ses sculptures respirent.
« Je conçois mes sculptures comme des corps en mouvement traversés par une respiration. »
Ces sculptures répondent à l’idée utopique d’un envol, d’un élan arrêté, tendu dans l’espace, figé.
L’instant fugace d’un mouvement suspendu.
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